lundi 12 janvier 2009

Shanghai croule sous le poids de ses grattes-ciels

Pudong à ShanghaiLe magazine économique Caijing a publié un article sur le phénomène de l'affaissement des sols à Shanghai. La hauteur des grattes-ciels à Pudong ne semble plus avoir de limite et tutoie presque les nuages. La construction de la tour du Shanghai World Financial Center (492 mètres) est à peine terminée que déjà a débuté l'édification d'un nouveau gratte ciel qui sera le plus haut de Chine avec ses 692 mètres, soit la tour du Shanghai Center.

Ces records de hauteur font naître des inquiétudes quant à l'impact environnemental de ces tours, surtout sur le plan de l'affaissement des sols.

Les gratte-ciel construits lors du décollage économique de la ville ces dix dernières années ont provoqué un affaissement de terrain important, soit 1,5 cm par an, ce qui a affecté la structure du métro et d'autres bâtiments. Si l'on n'arrive pas à remédier à cette situation, la ville se trouvera au-dessous du niveau de la mer dans 50 ans. Aussi l'autorité municipale tente de limiter le nombre de gratte-ciel afin de faire passer le rythme d'affaissement annuel à 0,5 cm.

La zone la plus problématique, c'est bien entendu Pudong (520 km²), où s'entassent pas moins de 1,4 million d'habitants. Dans le quartier financier de Lujiazui, les gratte-ciel poussent comme des champignons. L'an dernier, le sol de cette nouvelle zone de développement s'est affaissé de 3 cm en moyenne.

Les environs de l'immeuble Jinmao (420 m) connaissent un affaissement annuel de 6,3 cm.

Ces phénomènes d'affaissement s'expliquent par le fait que Shanghai se situe dans une plaine alluviale, à l'embouchure du Yangtsé et le réchauffement de la Terre a fait monter la température de l'eau de mer ce qui n'a cessé d'élever la ligne de côte de la ville, probablement de 5 à 7 cm. Les géologues chinois ont découvert que Shanghai est une véritable plage. Sous le sol s'étend une couche de terre molle d'une épaisseur de 300 m, formée de sable et de limon accumulés par le Yangtsé depuis un millénaire. Contenant une grande quantité d'eau, sillonnée d'interstices relativement larges et très compressive, cette couche ressemble à une éponge qui se déforme fortement à la pression.

Malgré ces signes inquiétants, les constructions effrénées des plus hauts grattes-ciels se poursuivent... Les autorités ne semblent d'ailleurs pas réellement mesurer la portée de cette problématique comme le relève l'article du magazine Caijing où il précise que le Bureau municipal de protection de l'environnement avait confié à l'Institut de recherche des sciences environnementales de Shanghai une étude sur l'impact de la tour du Shanghai Center. Un bref résumé de cette étude a été publié sur son site le 7 mai 2008, mais le Bureau de protection de l'environnement a refusé d'en communiquer le texte complet...

1 commentaire:

Olivier a dit…

Shanghai c est pas vraiment une ville qui m attire...ca fait un peu trop penser aux states...